A la veille de la célébration de la Journée mondiale du sida, le 1er décembre, la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) rend publique une enquête sur les malades atteints du sida en Algérie.
Menée de juillet à septembre 2011, cette étude a touché 65 malades issus de plusieurs wilayas – Alger, Tamanrasset, Chlef, Annaba, Souk Ahras, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Guelma, Hassi Messaoud, El Tarf, Médéa, Djelfa, Tiaret, Saïda, Béchar et Adrar. 52% de ces patients sont de sexe masculin et 48% de sexe féminin. 40% sont âgés de 30 à 39 ans. Ces personnes interrogées sont sous traitement antiviral. Cela même si près du quart se plaint du manque de médicaments généré par les ruptures de stocks.
Les résultats de l’enquête ont révélé que le premier lieu de contamination, chez cette population de malades, est le domicile conjugal avec un pourcentage de 23%, suivi du cabinet du dentiste (1,6%), de la prison (1,6%), lors d’un voyage à l’étranger (12%) et dans la rue (8%). Quant aux modes de contamination, l’enquête a confirmé que le virus d’immunodéficience humaine (VIH) se transmet principalement par voie sexuelle avec un taux de 90,5%. La toxicomanie sous forme de drogues injectables vient en second avec 6,5% puis suit l’homosexualité avec 3%.
Un quart des malades interrogés ont été contaminés par leur conjoint, ce qui témoigne de l’importance des contaminations hors mariage et leur rôle dans la transmission de la maladie à un membre du couple, commente la Forem, en déclarant que «les dérives du sexe ne sont pas modulées par l’école puisque les personnes atteintes ont majoritairement un niveau scolaire satisfaisant».
Il est important de prendre en considération le danger que présente la consommation de drogues dures, qui est en augmentation.
L’enquête a également mis l’accent sur le problème des séropositifs qui s’ignorent et sont dans la nature, car ces résultats ont montré que la moitié les personnes interrogées ont découvert accidentellement leur maladie. C’est à travers des bilans médicaux prescrits pour des maladies chroniques ou des interventions chirurgicales dans les 20% des cas. «Les séropositifs constituent aujourd’hui le principal danger de contamination et de transmission du virus dans notre société, d’où l’intérêt des campagnes de prévention et de la sensibilisation à l’utilisation des préservatifs», recommande la Forem.
Atteinte au secret médical:
Concernant l’aspect lié à la relation malade/soignant, l’enquête déplore une insuffisance dans le respect du secret médical et de la prise en charge. Des malades ont été informés de leur atteinte de par le VIH par des personnes non habilitées, ce qui induit directement des traumatismes chez 46% des personnes atteintes, une phase de tristesse prolongée chez 21% alors que seuls 17% ont pris la chose normalement. Ainsi, plus des deux tiers des personnes concernées par l’enquête soulignent leur désarroi au moment de l’annonce de leur contamination. A cela s’ajoute leur abandon par leur famille (35%) dans plus d’un tiers des cas et par leurs amis (64 %) dans plus des deux tiers des cas. Ce qui souligne l’importance de la prise en charge psychologique, qui a fait défaut dans un quart des cas et a été considérée comme médiocre par près de la moitié des malades qui en ont bénéficié.
A propos de la prise en charge thérapeutique, 27% d’entre eux estiment qu’elle est mauvaise et 22% se plaignent du manque de médicaments et des mauvais rapports avec les médecins et les infirmiers. Le poids social de la maladie reste encore énorme, souligne la Forem. 85% des personnes interrogées estiment que le comportement des gens change dès qu’ils apprennent qu’ils sont atteints du sida et 74% des malades n’osent pas en parler. La majorité des malades pensent que la société est intolérante avec eux. Ils revendiquent tous plus de confiance de la part des soignants, une plus grande compréhension de la société, le sida étant devenu une maladie comme une autre. Ils souhaitent que le secret médical soit préservé, comme le stipule la loi. Ils demandent enfin plus de respect.
Djamila Kourta
source:http://www.elwatan.com/actualite/le-danger-vient-des-seropositifs-qui-s-ignorent-29-11-2011-149049_109.php
Menée de juillet à septembre 2011, cette étude a touché 65 malades issus de plusieurs wilayas – Alger, Tamanrasset, Chlef, Annaba, Souk Ahras, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Guelma, Hassi Messaoud, El Tarf, Médéa, Djelfa, Tiaret, Saïda, Béchar et Adrar. 52% de ces patients sont de sexe masculin et 48% de sexe féminin. 40% sont âgés de 30 à 39 ans. Ces personnes interrogées sont sous traitement antiviral. Cela même si près du quart se plaint du manque de médicaments généré par les ruptures de stocks.
Les résultats de l’enquête ont révélé que le premier lieu de contamination, chez cette population de malades, est le domicile conjugal avec un pourcentage de 23%, suivi du cabinet du dentiste (1,6%), de la prison (1,6%), lors d’un voyage à l’étranger (12%) et dans la rue (8%). Quant aux modes de contamination, l’enquête a confirmé que le virus d’immunodéficience humaine (VIH) se transmet principalement par voie sexuelle avec un taux de 90,5%. La toxicomanie sous forme de drogues injectables vient en second avec 6,5% puis suit l’homosexualité avec 3%.
Un quart des malades interrogés ont été contaminés par leur conjoint, ce qui témoigne de l’importance des contaminations hors mariage et leur rôle dans la transmission de la maladie à un membre du couple, commente la Forem, en déclarant que «les dérives du sexe ne sont pas modulées par l’école puisque les personnes atteintes ont majoritairement un niveau scolaire satisfaisant».
Il est important de prendre en considération le danger que présente la consommation de drogues dures, qui est en augmentation.
L’enquête a également mis l’accent sur le problème des séropositifs qui s’ignorent et sont dans la nature, car ces résultats ont montré que la moitié les personnes interrogées ont découvert accidentellement leur maladie. C’est à travers des bilans médicaux prescrits pour des maladies chroniques ou des interventions chirurgicales dans les 20% des cas. «Les séropositifs constituent aujourd’hui le principal danger de contamination et de transmission du virus dans notre société, d’où l’intérêt des campagnes de prévention et de la sensibilisation à l’utilisation des préservatifs», recommande la Forem.
Atteinte au secret médical:
Concernant l’aspect lié à la relation malade/soignant, l’enquête déplore une insuffisance dans le respect du secret médical et de la prise en charge. Des malades ont été informés de leur atteinte de par le VIH par des personnes non habilitées, ce qui induit directement des traumatismes chez 46% des personnes atteintes, une phase de tristesse prolongée chez 21% alors que seuls 17% ont pris la chose normalement. Ainsi, plus des deux tiers des personnes concernées par l’enquête soulignent leur désarroi au moment de l’annonce de leur contamination. A cela s’ajoute leur abandon par leur famille (35%) dans plus d’un tiers des cas et par leurs amis (64 %) dans plus des deux tiers des cas. Ce qui souligne l’importance de la prise en charge psychologique, qui a fait défaut dans un quart des cas et a été considérée comme médiocre par près de la moitié des malades qui en ont bénéficié.
A propos de la prise en charge thérapeutique, 27% d’entre eux estiment qu’elle est mauvaise et 22% se plaignent du manque de médicaments et des mauvais rapports avec les médecins et les infirmiers. Le poids social de la maladie reste encore énorme, souligne la Forem. 85% des personnes interrogées estiment que le comportement des gens change dès qu’ils apprennent qu’ils sont atteints du sida et 74% des malades n’osent pas en parler. La majorité des malades pensent que la société est intolérante avec eux. Ils revendiquent tous plus de confiance de la part des soignants, une plus grande compréhension de la société, le sida étant devenu une maladie comme une autre. Ils souhaitent que le secret médical soit préservé, comme le stipule la loi. Ils demandent enfin plus de respect.
Djamila Kourta
source:http://www.elwatan.com/actualite/le-danger-vient-des-seropositifs-qui-s-ignorent-29-11-2011-149049_109.php