CONFÉRENCE RÉGIONALE DES UNIVERSITÉS ET GRANDES ÉCOLES
DU CENTRE DU PAYS
La représentation estudiantine contestée
«Y en a marre des faux représentants ! Y en a marre des faux débats ! Y en a marre des dinosaures. Y en a marre des fausses promesses !» scandaient devant la bibliothèque centrale de cette université où se déroulait la conférence régionale des universités et grandes écoles du centre du pays, 5 étudiants revendiquant la représentation de leurs camarades de l’université M’hamed Bougara de Boumerdès (UMBB).
Ces protestataires étaient accompagnés d’une dizaine de leurs camarades. «Ils (les organisateurs, ndlr) ont saisi la période des
vacances pour organiser un débat qui n’a pas dépassé le stade de certains départements de l’université de Boumerdès.
Les délégués, supposés être nos représentants,ont été choisis par les doyens. Ils font partie des organisations rejetées par la communauté estudiantine», dit Ahmed.
Les 5 étudiants revendiquent la représentativité des ingénieurs, des DEUA, des étudiants LMD, en magister et en doctorat avec des
signatures de leurs camarades. Nos interlocuteurs affirment que l’exclusion des véritables représentants est une démarche qui a lieu dans toutes les universités.
Revenant sur le cas de Boumerdès, les contestataires nous ont remis la copie d’un document daté du 8 mars et dans lequel les
conclavistes, venus de trois facultés, toutes filières confondues, ont décidé de ne pas participer aux ateliers de travail destinés aux propositions sur les passerelles. Leur boycott est motivé par d’autres revendications répertoriées dans le même document.
Au sujet de la représentation, Louiza Chérifi, directrice de l’université de Boumerdès, rejette le terme d’exclusion. Elle a déclaré à ce
propos : «Pour éviter de tomber dans d’interminables polémiques de nombreuses organisations et coordinations quant à savoir qui représente qui, nous avons intégré à cette conférence les étudiants membres des comités pédagogiques élus dès le début de l’année universitaire.
» Son confrère de Béjaïa a approuvé et affirmé que son université a procédé de la même manière.
Par ailleurs, Mme Cherifi assurera avoir reçu la liste des revendications d’une partie de la nouvelle Coordination autonome des étudiants.
Des revendications qu’elle a intégrées dans le rapport de synthèse de l’université de Boumerdès. Il y a lieu de préciser que cette
conférence des universités et écoles du centre du pays enregistrera les doléances des établissements en question, notamment celles découlant du très contesté décret présidentiel portant classification des diplômes universitaires.
Dès l’entame de la rencontre par Mme Chérifi, également présidente de la Conférence régionale des universités du centre du pays (CRC), les orateurs ont fait bon nombre de propositions.
Des propositions qui seront synthétisées par deux ateliers, universités, centres universitaires, écoles nationales préparatoires et écoles supérieures et seront défendues lors de la conférence nationale des universités, qui se tiendra le 27 mars prochain à Alger. Après avoir discuté avec un nombre important de participants, nous restons sur le sentiment que le véritable débat sur les vrais problèmes de l’université algérienne se déroule en dehors de la salle.
«J’ai l’impression que nous allons seulement remettre la poussière sous le tapis, en reportant le vrai débat à plus tard», a commenté
un participant.
Abachi L.