En 2006, une étude a révélé que moins de 50% de la population turque lisait un livre par an ce qui fit vite “tressaillir” Selim Çavuş, passionné de littérature, persuadé de l’importance de la lecture pour le développement d’un pays qui s’est alors fixé un objectif simple mais ambitieux : augmenter de 1% par an le nombre de lecteurs en Turquie
Quelques amis et un idéal
En 2007 avec un groupe d’amis tous étudiants , Selim crée un club destiné à promouvoir la lecture, celui-ci devient en 2009 l’association "Düşün Taşın", qui équivaut au Think Tank américain soit un “laboratoire d’idées” . Les huit amis se mettent tout d’abord d’accord pour lire chacun un livre par semaine et ensuite le partager lors d’un atelier hebdomadaire. Prenant exemple sur son film culte "Pay it forward " qui raconte comment lorsque l’on aide 3 personnes, ces 3 personnes vont-elles mêmes pouvoir venir en aide à 3 autres personnes qui elles mêmes vont venir en aide à 3 personnes et ainsi de suite, Selim est bien décidé à lire et faire lire.
L’idée étant à ce moment là fondée sur un partage d’informations, le livre pouvait être un roman, un essai, un recueil de poésie, classique ou moderne afin de préserver tout d’abord la liberté du “vouloir lire”. Chaque samedi les 8 amis, prenant l’habitude de se retrouver, se voyaient alors “renseignés” sur sept autres livres par semaine et ont continué durant un an à ce rythme en petit comité. Selim Çavuş (photo collage SB)
Lire dans les moyens de transport, un rêve ?
“Dans une grande mégalopole comme Istanbul, combien d’heures sont passées à ne rien faire, en attendant le bus, le métro, ou dans un embouteillage, or on pourrait employer ces heures à la lecture d’un bon roman étant devenu le cheval de bataille" de Selim Çavuş, il décide d’organiser tous les 15 jours des ateliers de lecture au coeur de la ville dans des endroits divers. Leur premier samedi et atelier eut lieu le 25 janvier 2009 dans une bibliothèque d’université. “Ce jour là, malgré nos affiches collées un peu partout nous avons eu “un” participant et c’était une personne venue pour emprunter un livre !” se rappelle Selim en souriant. Depuis ils se sont retrouvé 65 fois pour lire ensemble lors de ces ateliers de lecture collective dans les lieux les plus insolites de la ville comme dans un bateau à vapeur d’istanbul, un autobus, sur le pont du Bosphore durant le marathon, au musée du jouet et même dans un stade de foot où Selim et son association réussirent à faire lire ensemble en même temps 18.000 personnes.
Si l’association est basée à Istanbul, l’équipe très active a depuis recruté et désormais des antennes sont réparties dans 41 universités des 7 régions de Turquie et elles participent aux ateliers de lecture hebdomadaires. İnitiateur également du “okubus” autobus dont le nom est formé de “oku” voulant dire “lis” et “bus”, l’association travaille sans cesse sur la promotion de la lecture et leur prochain événement sera un Grand Concours National de photographies intitulé " Où ne peut-on pas lire ?" qui se soldera par une exposition.
L’ambition de Selim est grande et pour 2012, Selim Çavuş a fait le voeu d’étendre son mouvement aux 81 villes turques et veut développer ses ateliers de lecture collective pour les enfants.
Source: lepetitjournal