témoignages: Ils sont partis étudier un an à l'étranger avec la promesse de toucher chaque mois une aide de 400 euros.
«On nous pousse à partir étudier à l'étranger, en nous disant que des bourses existent pour nous aider à financer notre projet. Et une fois qu'on y est, voilà, on nous plante là.» Partie suivre sa troisième année de licence en Angleterre, Azilis se retrouve «coincée à galérer» sans un sou.
«Au départ, cela devait être génial. J'ai réussi à décrocher une place pour suivre une formation management d'industrie musicale dans une université anglaise. Le rêve.» Avant de partir, elle obtient l'engagement de sa fac de rattachement à Dunkerque du versement d'une bourse de mobilité internationale de 400 euros par mois. «J'ai même signé un contrat précisant noir sur blanc que je toucherai 2000 euros pour les cinq premiers mois, avant réexamen de mon dossier en janvier.» Mais une fois sur place, rien. Septembre, octobre, novembre... L'aide promise n'arrive pas.
Début décembre, elle reçoit un mail du service international de la fac: «Nous avons été informés il y a deux jours de la baisse de notre dotation budgétaire pour 2011, alors que notre service avait fait le nécessaire pour que les bourses vous soient versées dans les temps, c'est-à-dire fin novembre. Cette décision qui relève du Ministère nous implique de différer les paiements et il s'agit bien là d'une mesure restrictive qui concerne tous les étudiants boursiers en mobilité. Au même titre que tous les autres étudiants, vous percevrez prochainement la somme provisoire de 800 euros et les dossiers seront revus dès 2012.»
Les 800 euros sont effectivement virés sur son compte le 29 décembre. «C'est toujours ça mais pour la suite, je reste dans le flou. Franchement, si j'avais su, je ne serais jamais partie. Je suis à l'étranger mais je ne peux rien faire. Je suis bloquée à la maison [elle vit dans une coloc à sept].»
«Ces 400 euros, ce n'est pas du luxe non plus»
Etudiant en droit débarqué pour neuf mois en Ecosse, Simon, rémois d'origine, se retrouve à peu près dans la même situation. A ce jour, il n'a reçu qu'un versement de 400 euros. En guise d'explication, un courrier du service des relations internationales de la fac de Reims, daté du 14 décembre, indiquant que l'aide ne serait pas versée pour les mois déjà écoulés (septembre-décembre). Pour la suite: «Nous n'avons à ce jour aucune information concernant le montant de la dotation 2012 de l'aide à la mobilité internationale.(...) Parfaitement conscient de l'importance de cette aide au bon déroulement de votre séjour d'études, nous vous tiendrons informé(e) dans les meilleurs délais.»
«Heureusement, mes parents peuvent m'aider mais j'ai des amis qui se retrouvent vraiment en difficulté. Ces 400 euros, ce n'est pas du luxe non plus. Surtout quand on part dans un pays où la vie est plus chère.» Au delà de l'aspect financier, il râle sec contre «cette injustice sociale». «On nous bassine en disant qu'il faut parler anglais pour trouver du travail mais au final, Erasmus [le programme d'échange éuropéen, ndlr] c'est réservé aux enfants de riches.» Militant au front de gauche, il a même adressé une lettre ouverte au ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez.
Baki Youssoufou, président de la Confédération étudiante, n'est pas étonné. «Les problèmes de versement de bourses sont récurrents. Que ce soit les bourses de mobilité ou celles sur critères sociaux d'ailleurs. Certains étudiants les touchent partiellement, d'autres pas du tout. C'est n'importe quoi. Ce sont les Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires, ndlr) qui effectuent les versements, sur dotation du ministère de l'Enseignement supérieur. Mais les crédits sont mal répartis, mal utilisés, parfois même pas en totalité...»
Après la polémique fin novembre sur les retards de versement de la bourse sur critères sociaux, le ministère a fini par réagir, publiant un communiqué ce mercredi après-midi. «Pour pouvoir répondre aux demandes des étudiants d'un paiement rapide, les moyens consacrés aux bourses de mobilité sont transférés aux établissements en 2012 (et non partagé entre le Crous et les universités, comme c'est le cas aujourd'hui, ndlr). Ils s'élèvent à 25,7 millions d'euros, soit une augmentation de 2 millions d'euros en 2012 par rapport à l'année 2011.»
Une réunion se tient par ailleurs cet après-midi au ministère pour «faire un point de la situation et s'assurer du versement fluide des bourses de mobilité aux étudiants dans chaque académie.»
source Libération: http://www.liberation.fr/societe/01012381303-les-etudiants-erasmus-prives-de-bourses
«On nous pousse à partir étudier à l'étranger, en nous disant que des bourses existent pour nous aider à financer notre projet. Et une fois qu'on y est, voilà, on nous plante là.» Partie suivre sa troisième année de licence en Angleterre, Azilis se retrouve «coincée à galérer» sans un sou.
«Au départ, cela devait être génial. J'ai réussi à décrocher une place pour suivre une formation management d'industrie musicale dans une université anglaise. Le rêve.» Avant de partir, elle obtient l'engagement de sa fac de rattachement à Dunkerque du versement d'une bourse de mobilité internationale de 400 euros par mois. «J'ai même signé un contrat précisant noir sur blanc que je toucherai 2000 euros pour les cinq premiers mois, avant réexamen de mon dossier en janvier.» Mais une fois sur place, rien. Septembre, octobre, novembre... L'aide promise n'arrive pas.
Début décembre, elle reçoit un mail du service international de la fac: «Nous avons été informés il y a deux jours de la baisse de notre dotation budgétaire pour 2011, alors que notre service avait fait le nécessaire pour que les bourses vous soient versées dans les temps, c'est-à-dire fin novembre. Cette décision qui relève du Ministère nous implique de différer les paiements et il s'agit bien là d'une mesure restrictive qui concerne tous les étudiants boursiers en mobilité. Au même titre que tous les autres étudiants, vous percevrez prochainement la somme provisoire de 800 euros et les dossiers seront revus dès 2012.»
Les 800 euros sont effectivement virés sur son compte le 29 décembre. «C'est toujours ça mais pour la suite, je reste dans le flou. Franchement, si j'avais su, je ne serais jamais partie. Je suis à l'étranger mais je ne peux rien faire. Je suis bloquée à la maison [elle vit dans une coloc à sept].»
«Ces 400 euros, ce n'est pas du luxe non plus»
Etudiant en droit débarqué pour neuf mois en Ecosse, Simon, rémois d'origine, se retrouve à peu près dans la même situation. A ce jour, il n'a reçu qu'un versement de 400 euros. En guise d'explication, un courrier du service des relations internationales de la fac de Reims, daté du 14 décembre, indiquant que l'aide ne serait pas versée pour les mois déjà écoulés (septembre-décembre). Pour la suite: «Nous n'avons à ce jour aucune information concernant le montant de la dotation 2012 de l'aide à la mobilité internationale.(...) Parfaitement conscient de l'importance de cette aide au bon déroulement de votre séjour d'études, nous vous tiendrons informé(e) dans les meilleurs délais.»
«Heureusement, mes parents peuvent m'aider mais j'ai des amis qui se retrouvent vraiment en difficulté. Ces 400 euros, ce n'est pas du luxe non plus. Surtout quand on part dans un pays où la vie est plus chère.» Au delà de l'aspect financier, il râle sec contre «cette injustice sociale». «On nous bassine en disant qu'il faut parler anglais pour trouver du travail mais au final, Erasmus [le programme d'échange éuropéen, ndlr] c'est réservé aux enfants de riches.» Militant au front de gauche, il a même adressé une lettre ouverte au ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez.
Baki Youssoufou, président de la Confédération étudiante, n'est pas étonné. «Les problèmes de versement de bourses sont récurrents. Que ce soit les bourses de mobilité ou celles sur critères sociaux d'ailleurs. Certains étudiants les touchent partiellement, d'autres pas du tout. C'est n'importe quoi. Ce sont les Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires, ndlr) qui effectuent les versements, sur dotation du ministère de l'Enseignement supérieur. Mais les crédits sont mal répartis, mal utilisés, parfois même pas en totalité...»
Après la polémique fin novembre sur les retards de versement de la bourse sur critères sociaux, le ministère a fini par réagir, publiant un communiqué ce mercredi après-midi. «Pour pouvoir répondre aux demandes des étudiants d'un paiement rapide, les moyens consacrés aux bourses de mobilité sont transférés aux établissements en 2012 (et non partagé entre le Crous et les universités, comme c'est le cas aujourd'hui, ndlr). Ils s'élèvent à 25,7 millions d'euros, soit une augmentation de 2 millions d'euros en 2012 par rapport à l'année 2011.»
Une réunion se tient par ailleurs cet après-midi au ministère pour «faire un point de la situation et s'assurer du versement fluide des bourses de mobilité aux étudiants dans chaque académie.»
source Libération: http://www.liberation.fr/societe/01012381303-les-etudiants-erasmus-prives-de-bourses