Lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président de la République
Excellence,
Nous avons l’honneur de venir très respectueusement vous faire part de notre préoccupation quant à la situation alarmante qui gangrène l’Université actuellement dans un très grand état de tension et d’inquiétude, alors que vous-même, vous avez proclamé l’Université et la Recherche au rang des priorités nationales. Un nouveau message d’espoir a été perçu par la communauté Universitaire, une nouvelle philosophie valorisante de l’enseignement supérieur est apparue suscitant l’enthousiasme et l’adhésion de tous. L’Etat a mis en œuvre effectivement des moyens financiers et matériels sans précédents. Cependant, un tel défi consistant à faire émerger une Université performante et d’excellence, ne pouvait se permettre une gestion hasardeuse où l’improvisation et le bricolage ont été privilégiés à la concertation et la réflexion. Les conséquences de cette politique sont multiples et de natures différentes :
• la dégradation de la qualité de formation (flux d’étudiants de plus en plus importants, manque d’encadrement, manque d’équipements et de laboratoires pédagogiques, malgré les enveloppes budgétaires allouées par l’état),
• la création et la généralisation tout azimut de nouvelles formations, dont l’absence de cohérence et d’uniformisation par rapport aux standards universels sont criardes. Pire encore, ces formations ne sont nullement en adéquation avec les besoins de l’industrie algérienne du moment, ni d’ailleurs avec les priorités nationales de Recherche, car elles ont été tout simplement élaborées de façon superficielle et introduites dans la précipitation,
• le manque de communication entre la tutelle et la famille universitaire,
• le manque d’évaluation pédagogique du système de l’enseignement supérieur et des réformes introduites. L’évaluation se fait actuellement dans l’approximation pure et simple,
• les mouvements perpétuels de contestation dus à divers problèmes pédagogiques que les administrations peinent souvent à résoudre, car très peu réactives, accentués par la publication du décret présidentiel N° 10-315, comportant des décisions aberrantes, car incohérentes et injustes, risquent à terme de mettre en danger l’avenir de nos institutions,
• la dégradation du cadre socio-pédagogique des étudiants (accueil, hébergement, bourse, restauration, récréations culturelles, sports et loisirs).
Excellence,
Nous ne manquerons pas de vous faire part aujourd’hui de nos profondes inquiétudes suscitées par la nonchalance et le manque de lucidité de certains responsables du secteur quant à la prise en charge efficiente des problèmes posés et des préoccupations de toute la communauté Universitaire. Si effectivement la mondialisation doit nous inciter à introduire des réformes dans tous les domaines, y compris et surtout dans l’Université et la Recherche, le commun des mortels doit savoir toutefois qu’aucun projet ne peut aboutir s’il n’est pas conçu dans la forme et dans le fond avec la concertation et la contribution de tous les concernés (Enseignants, Etudiants et Administration), s’il n’est pas adapté notamment à notre environnement spécifique en prenant soin de réunir les conditions de son succès en amont et en aval et s’il n’est pas évalué objectivement. De tout cela rien ne se fait. On continue à imprimer le rythme des reformes, parce qu’un Responsable ne veut pas que son projet échoue
Excellence,
En raison de l’incompétence des uns et de l’irresponsabilité et de l’égoïsme des autres, l’avenir de notre Université est incertain, et continue d’alimenter notre désarroi. En effet, notre conscience nous interpelle tous pour exprimer nos profondes inquiétudes, car :
• Jusqu’à quand doit -on tolérer la fuite de l’élite Universitaire et des nouveaux diplômés, dont le nombre ne cesse d’augmenter chaque année de façon édifiante?
• Jusqu’à quand doit-on accepter le phénomène de la ‘‘harga’’ dont la composante est de plus en plus constituée par nos camarades étudiants ?
• Jusqu’à quand le recrutement des universitaires, que ce soit à l’Université ou dans d’autres secteurs économiques, se fera toujours sur la base du clientélisme (bureaucratie, carte militaire, régionalisme,…) et non pas sur la compétence et les aptitudes strictement professionnelles ?
• Jusqu’à quand les franchises universitaires seront bafouées, les étudiants bastonnés, les étudiants grévistes menacés de représailles et les responsables de la répression restent impunis?
Excellence,
Nous avons l’intime conviction de croire que votre clairvoyance, votre sens patriotique et votre pouvoir de décision, conjugués à notre farouche détermination à participer à l’émancipation de notre Université, finiront par venir à bout de toutes les forces d’inertie qui ont été à l’origine de ce marasme généralisé, et que ces responsables défaillants soient identifiés et écartés, au grand bonheur de notre Université, qui une fois réhabilitée, assurera pleinement, nous en sommes convaincus, ses véritable missions. Une telle démarche doit passer inévitablement par :
• la démocratisation de l’Université ,
• l’évaluation de toutes les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en faisant associer les acteurs concernés, en l’occurrence la communauté Universitaire,
• la prise en charge immédiate et effective des revendications soci-pédagogiques des étudiants adressées à la tutelle,
• la dotation de l’Université en moyens pédagogiques adéquats et conséquents,
• l’implication inévitable de l’Université pour l’essor de l’économie nationale et mise en place d’instruments favorisant l’émergence de projets créateurs d’emploi et de richesses pilotés par des Universitaires.
Nous vous remercions respectueusement, Excellence, de l’attention que vous porterez à ce cri de détresse et nous formulons le vœu sincère que vous tiendrez compte de l’analyse qui en a été faite.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, les assurances de notre très haute considération.
Etudiants des Universités et des Ecoles
Supérieures Algériennes
Excellence,
Nous avons l’honneur de venir très respectueusement vous faire part de notre préoccupation quant à la situation alarmante qui gangrène l’Université actuellement dans un très grand état de tension et d’inquiétude, alors que vous-même, vous avez proclamé l’Université et la Recherche au rang des priorités nationales. Un nouveau message d’espoir a été perçu par la communauté Universitaire, une nouvelle philosophie valorisante de l’enseignement supérieur est apparue suscitant l’enthousiasme et l’adhésion de tous. L’Etat a mis en œuvre effectivement des moyens financiers et matériels sans précédents. Cependant, un tel défi consistant à faire émerger une Université performante et d’excellence, ne pouvait se permettre une gestion hasardeuse où l’improvisation et le bricolage ont été privilégiés à la concertation et la réflexion. Les conséquences de cette politique sont multiples et de natures différentes :
• la dégradation de la qualité de formation (flux d’étudiants de plus en plus importants, manque d’encadrement, manque d’équipements et de laboratoires pédagogiques, malgré les enveloppes budgétaires allouées par l’état),
• la création et la généralisation tout azimut de nouvelles formations, dont l’absence de cohérence et d’uniformisation par rapport aux standards universels sont criardes. Pire encore, ces formations ne sont nullement en adéquation avec les besoins de l’industrie algérienne du moment, ni d’ailleurs avec les priorités nationales de Recherche, car elles ont été tout simplement élaborées de façon superficielle et introduites dans la précipitation,
• le manque de communication entre la tutelle et la famille universitaire,
• le manque d’évaluation pédagogique du système de l’enseignement supérieur et des réformes introduites. L’évaluation se fait actuellement dans l’approximation pure et simple,
• les mouvements perpétuels de contestation dus à divers problèmes pédagogiques que les administrations peinent souvent à résoudre, car très peu réactives, accentués par la publication du décret présidentiel N° 10-315, comportant des décisions aberrantes, car incohérentes et injustes, risquent à terme de mettre en danger l’avenir de nos institutions,
• la dégradation du cadre socio-pédagogique des étudiants (accueil, hébergement, bourse, restauration, récréations culturelles, sports et loisirs).
Excellence,
Nous ne manquerons pas de vous faire part aujourd’hui de nos profondes inquiétudes suscitées par la nonchalance et le manque de lucidité de certains responsables du secteur quant à la prise en charge efficiente des problèmes posés et des préoccupations de toute la communauté Universitaire. Si effectivement la mondialisation doit nous inciter à introduire des réformes dans tous les domaines, y compris et surtout dans l’Université et la Recherche, le commun des mortels doit savoir toutefois qu’aucun projet ne peut aboutir s’il n’est pas conçu dans la forme et dans le fond avec la concertation et la contribution de tous les concernés (Enseignants, Etudiants et Administration), s’il n’est pas adapté notamment à notre environnement spécifique en prenant soin de réunir les conditions de son succès en amont et en aval et s’il n’est pas évalué objectivement. De tout cela rien ne se fait. On continue à imprimer le rythme des reformes, parce qu’un Responsable ne veut pas que son projet échoue
Excellence,
En raison de l’incompétence des uns et de l’irresponsabilité et de l’égoïsme des autres, l’avenir de notre Université est incertain, et continue d’alimenter notre désarroi. En effet, notre conscience nous interpelle tous pour exprimer nos profondes inquiétudes, car :
• Jusqu’à quand doit -on tolérer la fuite de l’élite Universitaire et des nouveaux diplômés, dont le nombre ne cesse d’augmenter chaque année de façon édifiante?
• Jusqu’à quand doit-on accepter le phénomène de la ‘‘harga’’ dont la composante est de plus en plus constituée par nos camarades étudiants ?
• Jusqu’à quand le recrutement des universitaires, que ce soit à l’Université ou dans d’autres secteurs économiques, se fera toujours sur la base du clientélisme (bureaucratie, carte militaire, régionalisme,…) et non pas sur la compétence et les aptitudes strictement professionnelles ?
• Jusqu’à quand les franchises universitaires seront bafouées, les étudiants bastonnés, les étudiants grévistes menacés de représailles et les responsables de la répression restent impunis?
Excellence,
Nous avons l’intime conviction de croire que votre clairvoyance, votre sens patriotique et votre pouvoir de décision, conjugués à notre farouche détermination à participer à l’émancipation de notre Université, finiront par venir à bout de toutes les forces d’inertie qui ont été à l’origine de ce marasme généralisé, et que ces responsables défaillants soient identifiés et écartés, au grand bonheur de notre Université, qui une fois réhabilitée, assurera pleinement, nous en sommes convaincus, ses véritable missions. Une telle démarche doit passer inévitablement par :
• la démocratisation de l’Université ,
• l’évaluation de toutes les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en faisant associer les acteurs concernés, en l’occurrence la communauté Universitaire,
• la prise en charge immédiate et effective des revendications soci-pédagogiques des étudiants adressées à la tutelle,
• la dotation de l’Université en moyens pédagogiques adéquats et conséquents,
• l’implication inévitable de l’Université pour l’essor de l’économie nationale et mise en place d’instruments favorisant l’émergence de projets créateurs d’emploi et de richesses pilotés par des Universitaires.
Nous vous remercions respectueusement, Excellence, de l’attention que vous porterez à ce cri de détresse et nous formulons le vœu sincère que vous tiendrez compte de l’analyse qui en a été faite.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, les assurances de notre très haute considération.
Etudiants des Universités et des Ecoles
Supérieures Algériennes