Tous des Bouazizi
Que vaudrait l’homme sans dignité ? A quoi lui serviraient un toit, un bout de pain, de l’eau … du sucre et un bidon d’huile … si tout ceci est exposé à la figure impitoyablement telle une gifle ? Comment pourrait-il encore prendre sa charrette et sentir ses fruits et légumes si l’odeur du crachat sur sa figure l’offusque encore. Des questions qu’a certainement dues se poser feu Bouazizi avant de mettre fin à sa vie par l’usage du feu.
Tout comme Bouazizi, nous-nous posons des questions, il se peut que la forme diffère mais dont le fond reste le même. L’analogie pourrait paraitre excessive mais le résultat est le même, le malaise est unique et tout aussi profond. A quoi me sert-il de me lever tous les matins pour aller m’immobiliser dans un laboratoire devant un tube cathodique à la recherche de résultats déjà exploitées ? Pourquoi passer des heures à préparer un cours qui dure seulement une heure et devant une poignée d’étudiants dont on a ôtés la motivation par des promesses de réussite du système ? A quoi me servirait donc de passer des heures à essayer de définir une problématique et un plan de travail pour un ou deux étudiants ? si une gifle me cognera au détour et à n’importe quel moment, une gifle symbolique immatriculée 10-315.
Comment pourrais-je continuer avec ce regret de tant d’années sacrifiées, de travail acharné, de veillées d’armes, de nuits agitées, de stresse continu, de perpétuelle concurrence et de pénible doute… quand l’odeur de l’injustice plane encore ? et que la puanteur de l’indifférence persiste toujours ?
Tout comme Bouazizi, nous avions des rêves, des ambitions, des objectifs pour certains et juste des obligations pour d’autres. Ses outils furent une charrette et une balance. Les nôtres sont un crayon, une feuille, un outil informatique, une seringue, une fiole, une idée … la quête du savoir en est le principal. Mais tous les deux voulions avant tout une vie décente et digne, un travail honnête et noble. Tous les deux avions fait un choix, celui d’une vie paisible, satisfaisante et utile. Bouazizi a choisis de nourrir les corps avec ses fruits et légumes. Nous, les esprits.
La fierté, la virilité et surtout l’appartenance socioculturelle de Bouazizi l’empêchèrent d’envisager une vie entachée de remords et d’humiliation qui malheureusement furent provoqués par un abus de pouvoir qui avait la maladresse d’être féminin. Notre niveau d’études qualifié de celui d’une élite, nous empêchera de vivre dans l’indignation et le remord provoqués par une décision irréfléchie et maladroite venant de personnes qui ne savent plus comment abuser de leur pouvoir.
Nous sommes tous des Bouazizi. L’unique différence est que nous sommes toujours en vie et que nous avons toujours la possibilité et le pouvoir d’agir si nous ne voulons pas bruler vifs par l’indignation et l’humiliation. Soyons courageux et dignes car comme dirait l’autre « le temps est grave » mais il est aussi clément et aujourd’hui, tout est possible. Même le crachat a pu se métamorphoser en Jasmin, alors faisons en sorte que « le 10-315 soit annulé », quoi que cette formule exigera comme sacrifices car de toute façon, les sacrifices, on connait plus que tout !
Que vaudrait l’homme sans dignité ? A quoi lui serviraient un toit, un bout de pain, de l’eau … du sucre et un bidon d’huile … si tout ceci est exposé à la figure impitoyablement telle une gifle ? Comment pourrait-il encore prendre sa charrette et sentir ses fruits et légumes si l’odeur du crachat sur sa figure l’offusque encore. Des questions qu’a certainement dues se poser feu Bouazizi avant de mettre fin à sa vie par l’usage du feu.
Tout comme Bouazizi, nous-nous posons des questions, il se peut que la forme diffère mais dont le fond reste le même. L’analogie pourrait paraitre excessive mais le résultat est le même, le malaise est unique et tout aussi profond. A quoi me sert-il de me lever tous les matins pour aller m’immobiliser dans un laboratoire devant un tube cathodique à la recherche de résultats déjà exploitées ? Pourquoi passer des heures à préparer un cours qui dure seulement une heure et devant une poignée d’étudiants dont on a ôtés la motivation par des promesses de réussite du système ? A quoi me servirait donc de passer des heures à essayer de définir une problématique et un plan de travail pour un ou deux étudiants ? si une gifle me cognera au détour et à n’importe quel moment, une gifle symbolique immatriculée 10-315.
Comment pourrais-je continuer avec ce regret de tant d’années sacrifiées, de travail acharné, de veillées d’armes, de nuits agitées, de stresse continu, de perpétuelle concurrence et de pénible doute… quand l’odeur de l’injustice plane encore ? et que la puanteur de l’indifférence persiste toujours ?
Tout comme Bouazizi, nous avions des rêves, des ambitions, des objectifs pour certains et juste des obligations pour d’autres. Ses outils furent une charrette et une balance. Les nôtres sont un crayon, une feuille, un outil informatique, une seringue, une fiole, une idée … la quête du savoir en est le principal. Mais tous les deux voulions avant tout une vie décente et digne, un travail honnête et noble. Tous les deux avions fait un choix, celui d’une vie paisible, satisfaisante et utile. Bouazizi a choisis de nourrir les corps avec ses fruits et légumes. Nous, les esprits.
La fierté, la virilité et surtout l’appartenance socioculturelle de Bouazizi l’empêchèrent d’envisager une vie entachée de remords et d’humiliation qui malheureusement furent provoqués par un abus de pouvoir qui avait la maladresse d’être féminin. Notre niveau d’études qualifié de celui d’une élite, nous empêchera de vivre dans l’indignation et le remord provoqués par une décision irréfléchie et maladroite venant de personnes qui ne savent plus comment abuser de leur pouvoir.
Nous sommes tous des Bouazizi. L’unique différence est que nous sommes toujours en vie et que nous avons toujours la possibilité et le pouvoir d’agir si nous ne voulons pas bruler vifs par l’indignation et l’humiliation. Soyons courageux et dignes car comme dirait l’autre « le temps est grave » mais il est aussi clément et aujourd’hui, tout est possible. Même le crachat a pu se métamorphoser en Jasmin, alors faisons en sorte que « le 10-315 soit annulé », quoi que cette formule exigera comme sacrifices car de toute façon, les sacrifices, on connait plus que tout !